UNE PLANTE MAGIQUE : L'ALOES

Plante arborescente à tronc court ligneux, portant un faisceau de feuilles triangulaires charnues, ornées de piquants, l'aloès vera fait partie de la famille des Liliacées. Il provient des régions tropicales ou subtropicales (Afrique, Socotra, Antilles). On le nomme aussi le docteur en pot, le suc d'or, l'arbre à jésus, le guérisseur silencieux. L'aloès renferme au sein de ses feuilles, un suc gélatineux, légèrement amer que certains considèrent comme une panacée. Cependant sa pulpe s'oxyde rapidement au contact de l'air et cette altération lui ôte la plupart de ses principes actifs. Pour stabiliser la pulpe fraîche, un pharmacien texan a mis au point un procédé naturel dont le principal secret serait l'adjonction de vitamine E et de sorbitol.

Cette découverte majeure a permis à cette plante de faire le tour du monde, à l'instar du ginseng ou du ginkgo-biloba, C'est la plante des premiers soins et un élixir de longue vie.

Le suc serait :

Un élixir de longue vie.

Les vertus curatives de l' aloès étaient connues des Anciens. Chez les Sumériens, on découvre sur les tablettes d'argile, une allusion à son usage thérapeutique. Dans le papyrus Ebers (XVe siècle av. J.-C.), on trouve, dans le "Livre égyptien des remèdes", des formules de guérison. Chez les Hindous, l'aloès est une plante secrète de l' Atharvaveda (l'un des quatre Veda) appelée "le guérisseur silencieux". Dans la Bible il est cité dans plusieurs Livres (Cantique des Cantiques, Nombres).

Dans l'Evangile, Saint Jean écrit qu'après la crucifixion Nicomède et un ami apportèrent un mélange de cent livres de myrrhe et d'aloès et enveloppèrent le corps de Jésus avec des bandes imprégnées d'aromates comme c'était la coutume chez les Juifs. Les Pharaons considéraient cette plante comme un élixir de longue vie. Lors des cérémonies funéraires, la tradition voulait que l'on offrît un plant d'aloès, symbole de renouvellement de la vie. Planté autour des pyramides et le long des routes qui menaient à la Vallée des Rois, il accompagnait le Pharaon vers l'au-delà pour le soigner et le nourrir tout au long de ce voyage. Quand la plante fleurissait, cela signifiait que le défunt était parvenu vers 'l'autre rive" dans de bonnes conditions. Vers 330 av. J.-C., Alexandre le Grand, blessé par une flèche durant le siège de Gaza en Palestine, était immobilisé par une plaie qui ne cicatrisait pas. On fit parvenir de l'île de Socotra, dans l'océan Indien, de l'aloès qui utilisé en onctions, le guérit. Il put continuer sa chevauchée triomphante à travers l'Egypte.

Hippocrate le prescrivait couramment pour la repousses des cheveux.

Au premier siècle de notre ère, Celsus, l'un des précurseurs de la médecine vantait les vertus curatives de la plante.

Pline l'Ancien (23-79 après J.-C.) décrit dans son Histoire Naturelle la manière originale de stopper une dysenterie en injectant de l'aloès avec une poire à lavement.

Utilisation magique

Dans l'Amérique précolombienne, les jeunes filles mayas enduisaient leur visage du jus de l'aloès pour séduire les jeunes gens selon les pratiques de Cléopâtre avant de partir à la chasse ou à la guerre, les Indiens Jivaros s'enduisaient le thorax de pulpe pour se rendre invincibles.

De retour de La Mecque, les musulmans accrochent à leur porte des feuilles d'aloès provenant d'Arabie et qui témoignent ainsi qu'ils ont effectué le pèlerinage .

Les Mexicains en fabriquent des "guirlandes porte chance" qu'ils accrochent chez eux.

Au Mali, des aloès sont suspendus aux toits des cases pour éloigner les esprits et attirer la chance dans le village.

A Santa Caterina Villarmosa, les femmes soupçonnées d'adultère sont purgées et purifiées au suc d'aloès. A l'examen des selles, une devineresse se prononce sur la culpabilité.

Dr. Jean-Pierre WILLEM

Fondateur de Médecins-aux-pieds-nus

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